Renouant avec les principes philosophiques et politiques du mouvement radical, le Comité de Martigny milite pour une régénération du pays. Nous ne sommes pas un parti politique structuré, mais un petit groupe de volontaires dévoué⸱e⸱s au bien public.

Inspiré⸱e⸱s donc par l’histoire du radicalisme, en particulier la société de la Jeune Suisse, mais plus généralement de l’entier du mouvement démocratique, social et populaire en Valais, nous voyons bien que nous sommes loin aujourd’hui d’avoir atteint le but de nos prédécesseur⸱se⸱s : notre peuple pourrait être plus grand qu’il n’est, nos institutions plus justes, tout notre être enfin plus libre et épanoui. La longue lutte pour l’émancipation de l’humanité n’est pas achevée ; tout reste à accomplir, et des périls nouveaux s’avancent, connus et inconnus.

Le temps, et les exemples contemporains de nos frères et sœurs d’Europe, ont fini de nous convaincre que l’union fait la force. Les partisan⸱e⸱s du progrès gagnent à se rassembler : leur parole porte plus haut, leurs actes pèsent plus lourd. Et il ne s’agit pas pour cela de sacrifier aucun de nos objectifs particuliers, mais de comprendre en quoi nos aspirations se rejoignent, et en quoi même parfois elles se confondent.

Giuseppe Mazzini, le grand penseur du radicalisme, le disait déjà, qui tentait alors de réunir toutes les associations démocratiques de son temps :

« Le suffrage, les sécurités politiques, le progrès de l’industrie, l’arrangement de l’organisation sociale, toutes ces choses, je le répète, ne sont pas la démocratie : elles ne sont pas la cause pour laquelle nous sommes engagés, elles sont ses moyens, ses applications et conséquences partielles. Le problème dont nous cherchons la solution est un problème éducationnel. C’est le problème éternel de la nature humaine – seulement à chaque grande époque, à chaque étape, nous nous élevons, notre point de départ change, et un nouvel objet, au-delà de celui que nous venons d’atteindre, s’ouvre à notre vue.
Nous voulons que l’homme soit meilleur qu’il ne l’est. Nous voulons qu’il ait plus d’amour, plus de sentiment du beau, du grand, du vrai, que l’idéal qu’il poursuit soit plus pur, plus divin, qu’il sente sa propre dignité, qu’il ait plus de respect pour son âme immortelle; nous voulons qu’il ait, dans une foi à laquelle il ait librement adhéré, un Phare qui le guide, et que ses actes correspondent à cette croyance. »

(Pensées sur la démocratie en Europe, 1846-1847)

Nous voulons que l’être humain soit meilleur qu’il n’est, et nous voulons encore nous-mêmes être meilleur⸱e⸱s que nous ne sommes. Et quel meilleur moyen pour ça que travailler ensemble, de se rencontrer et d’échanger des idées ?